

Carnet de Voyage
Conclusions d'une année en Australie: conseils et astuces
Je n’en reviens toujours pas, notre roadtrip en Australie est déjà terminé ! On s’était très bien habitué à notre vie de nomade en van, faite d’insouciance, de liberté, de belles rencontres et d’opportunités.
Le plus dur dans un tel voyage est de faire le premier pas dans « l’inconnu ». Au fur et à mesure, nous avons appris comment optimiser notre budget, limiter les dépenses (selon nous inutiles), maintenir une bonne hygiène de vie et profiter de la vie. Pour voyager, il n’est pas nécessaire de disposer d’un gros budget, d’être bilingue en anglais ou d’avoir des connaissances partout pour vous loger. L’essentiel est d’avoir du bon sens et d’oser ! « Le reste vous sera donné de surcroit ».
Voici quelques astuces de voyage et des chiffres d’une année en Australie :
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Distance parcourue : Nous avons fait le tour complet de l’Australie, de la Tasmanie ainsi qu’un aller/retour jusqu’au centre depuis le Sud, ce qui équivaut à 35.000 km en 1 an ! Nous avons eu seulement deux grosses pannes qui ont nécessité un remorquage, on peut s’estimer heureux.
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Budget voiture : L’achat du van vide nous a couté $ 3500,00. Avec tous les frais (enregistrement à notre nom, assurance, réparations, aménagement, entretien général) la voiture nous est revenue à $ 9500,00. A la fin, après l’avoir bien bichonnée, nous l’avons revendu pour $ 6.500. En gros la voiture nous a couté au total $ 3.000, soit à peu près € 2.000. Nous espérons que ces $ 6.500 vont nous permettre de vivre les 3 prochains mois de voyage en Asie et Russie.
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Budget logement : Nous avons payé une seule nuit en auberge de jeunesse la première nuit à Darwin à $ 55,00, puis 3 nuits de camping dans le désert à Alice Springs, et la colloc à Onslow, soit au total $ 1.800 pour un an. Rajoutons à cela les $ 3.000 de la voiture, ce qui fait un total de $ 4.800 pour 2. Soit $ 400 par mois, soit à peu près 260 € ! Si nous n’avions pas eu le van et qu’à la place nous aurions seulement dormi en auberge de jeunesse (souvent sales, bruyantes, surpeuplées et aucune intimité) nous aurons eu à débourser la modique somme de 55$ par nuit pour une année, soit $ 20.000 ! A la place nous avions un « chez-nous » (de seulement 4 m2, certes !), un moyen de transport et une cuisine à notre disposition. On ne s’en sort pas si mal, non ?
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Le volontariat grâce au site Helpx nous a permis de découvrir des activités que nous n’aurions peut être jamais eu l’occasion d’essayer autrement, et surtout de faire des rencontres dont certaines resteront nos plus belles du voyage, et aussi de se ressourcer et d’avoir un peu plus de confort quand le van commençait à nous sembler un peu trop étroit. C’est un système merveilleux et totalement gratuit, où en échange de son temps et de l’énergie positive on reçoit le gîte, le couvert, une immersion totale dans la culture du pays et surtout beaucoup de chaleur humaine. Certains routards ne voyagent que par ce biais là, et donc n’ont pas besoin de beaucoup d’argent. C’est accessible pour des personnes de tous âges, tous horizons, dans tous les domaines et partout dans le monde. Sans aucun doute, nous voulons rendre la pareille dès que possible quand nous serons à nouveau installés en France.
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Travailler en Australie : le Working Holiday Visa que l’on peut demander jusqu’à la veille des 31 ans, permet de travailler en Australie pendant 1 an. Et du travail ça ne manque pas ! Avec On peut trouver par Gumtree, les pages facebook spécifiques ou en faisant du porte à porte. Avec de la motivation et de la détermination, cela prend que quelques jours pour trouver du travail ! Pour les backpackers, il s’agit surtout de petits boulots comme le ménage, le ramassage de fruits, travail à la ferme, en restauration et en service, dans le bâtiment, du jardinage ou encore dans le tourisme. Le salaire moyen tourne autour de $ 22,00 brut de l’heure (soit environ $ 19, soit environ € 16), et davantage le weekend et jours fériés. Les contrats sont souples : des CDD sans limite de temps, on peut être appelé pour 1 h ou 60h en fonction des besoins et de la motivation de chacun ! Il n’est donc pas rare de se faire environ $ 1000 la semaine (650 €), et si on sait vivre simplement sans trop dépenser, on peut faire de sacrées économies ! Puis pour ceux qui ne sont pas rassasiés au bout d’une année, après 88 jours de travail en ferme, on peut obtenir un second visa identique… Qui a dit que c’était la fin de l’El Dorado ?
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Quelques astuces de voyageurs : Il existe plein de moyens pour faire des économies en Australie, et pour commencer voici nos secrets de shopping ! Pour aménager le van et acheter des fringues, nous sommes de grands adeptes des Dump-shops et Opportunity-Shops (magasins de charité vendant des objets et vêtements d’occasion tels qu’Emmaus). Le van a été principalement aménagé de cette manière : 2 portes sont devenues le sommier du lit. Quelques planches, des triangles et une poignée de vis plus tard et nous avions une cuisine. En démontant un vieux bureau nous avions une tablette coulissante pour la gazinière. Côté vêtements c’est une mine d’or aussi ! Besoin de se protéger du soleil dans le désert ? Ou il faut être classe pour un entretien ou une soirée habillée ? allez, hop quelques dollars plus tard nous avions de belles chemises comme neuves. Il pleut, il fait froid et on part en rando ? Un petit tour à l’Op-shop et nous voilà rhabillés pour l’hiver ! On va faire du bricolage et on ne veut pas ruiner nos belles baskets ? Op-shop nous revoilà… Ces quelques dollars dépensés vont à des œuvres caritatives, et à la fin de notre voyage nous avons redonné plus de la moitié des vêtements achetés. Cela fera le bonheur d’autres routards ! Pour tout le reste, il y a Gumtree, un site internet comme Le Bon Coin en France.
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Hygiène en voyage : on a croisé pas mal de routards répondant au petit nom de « chevreuils » : des hippies qui se lavent peu (voir pas du tout) et on les sent arriver de loin. On se demande comment ils font pour aimer ça et comment ils réussissent à vivre en communauté ! Les odeurs corporelles peuvent vite devenir « tue-l’amour », puer ce n’est pas trop notre truc! Heureusement l’Australie est bien faite pour les voyageurs et c’est facile de tenir une bonne hygiène de vie (enfin pour ceux qui le veulent !) grâce aux toilettes publiques et douches à la plage. Après quelques mois de douches froides quotidiennes peu importe la météo, nos amis nous ont initiés à Wikicamps, une application pour smartphone. Par un travail de communauté, on trouve facilement des douches gratuites (parfois même chaudes !), des campements gratuits, des points d’intérêts et plein d’autres merveilles. Cela rend la vie bien plus facile ! Et dans le pire des cas où il n’y a vraiment rien à la ronde, nous avions toujours une cuve de 25L d’eau potable pour boire, cuisiner et se laver.
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Pour rester connecté : pour les téléphones nous avions pris des cartes prépayées chez le fournisseur Telstra (qui a la meilleure couverture réseau), permettant d’appeler environ 1h par mois à l’international et fournissant internet illimité dès qu’il y avait une cabine téléphonique Telstra avec du wifi. S’il n’y en avait pas, nous nous installions confortablement au Macdo ou dans une librairie. C’est fini le temps des routards qui donnaient des nouvelles par la poste dans des lettres manuscrites, mettant 3 mois à arriver à destination ! Seul le décalage horaire nous rappelle que nous nous trouvons à plus de 10.000 km de nos proches…
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Comment s’occuper sur la route : Vu la taille de cet état et des distances à parcourir, nous profitons des trajets pour… se cultiver ! Eh oui, de nos jours il y a tellement de culture générale accessible gratuitement sur internet, que les e-book, les reportages, les vidéos de conférences, les TED (conférences courtes aux sujets variés) et les MOOC (formations gratuites) n’ont plus de secrets pour nous ! Une vraie mine d’or à laquelle nous avons envie de consacrer un paragraphe. Vous êtes vous déjà rendu compte que TOUT se trouve sur internet, gratuitement ? Quand nous sommes plongés dans un bon livre ou un reportage passionnant, nous regrettons presque d’arriver à destination ;-). Sans nous en rendre compte, nous avons parcouru déjà plus de 30.000 km en Australie, et nos esprits tournent à 100 à l’heure, un nouveau monde s’est ouvert à nous, à moindre coût. Des sujets plus variés les uns que les autres, et surtout choisis, pas de propagande ni de gavage de pollution médiatique. On apprend à réfléchir par nous-mêmes sans limite. Nous avons commencé à nous pencher sur la permaculture, l’économie, l’information et la contre-information dans de nombreux pays, les voyages, la construction de maisons passives, l’entrepreneuriat, l’investissement immobilier, le bien-être personnel, la nutrition, les huiles essentielles, l’éducation… Cela nous inspire pour des projets plus éclectiques les uns que les autres pour notre futur ! Il n’est jamais trop tard pour apprendre… C’est donc sans regret que nous avons voyagé avec nos ordinateurs portables, qui font leur poids dans nos sacs mais qui nous servent très régulièrement.
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De même, selon moi la meilleure invention pour voyageurs est le livre électronique (j’ai moi-même un Kindle). J’emporte avec moi une bibliothèque entière, mais cela dans un objet de la taille et du poids d’un livre de poche ! C’est indispensable pour les passionnés de lecture comme moi, imaginez un peu la place nécessaire et l’état de mon dos si j’avais réellement eu à porter les 90 livres que j’ai lu cette année… En plus, les livres électroniques sont moins chers que les livres physiques, on peut trouver des antiquités ainsi que les dernières nouveautés dans toutes les langues et le Kindle permet de régler la luminosité, la taille du texte et même de surligner des passages pour les retrouver facilement plus tard. Et pour les puristes qui disent « je veux pouvoir tourner les pages » cet aspect là ne vous manquera même pas !
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Les rencontres : c’est en étant seuls que nous rencontrons le plus de monde… C’est original comme concept non ? Il ne me viendrait pas à l’esprit en France d’engager la conversation avec quelqu’un que je croise dans les rayons du supermarché, ou sur un parking, en faisant du camping sauvage, en se promenant à la plage ou encore sous les douches publiques ! Mais c’est de cette manière que nous nous sommes faits de supers amis… Disons qu’en voyage on est tous en terre inconnue et on prend le temps, alors on s’ouvre davantage aux autres. La beauté de la vie fait que lorsqu’on ose engager une conversation avec des inconnus, c’est en général avec le sourire qu’on est reçu ! Puis chaque rencontre a été une mine d’or, un partage d’expériences, d’opinions, des moments d’apprentissage. Chaque personne croisée sur notre route, que ce soit le temps d’une soirée ou des semaines de co-voyage, ont aidé à nous « construire » davantage. Pour centraliser toutes ces belles rencontres, nous avons le projet de faire un magazine avec tous les portraits des gens qui nous ont inspirés… affaire à suivre !
Voyager en van, être nomade sans point d’attache et seulement poussé par la soif de découverte donne un réel sentiment de liberté. Cela nous a demandé un peu d’adaptation au début, mais nous sommes faits pour nous adapter à chaque situation et en tirer le meilleur. Cela ne correspond peut être pas à tout le monde (et il y a plein d’autres modes de voyages possibles) mais ce mode de vie semble fait pour nous ! Je sais que ce voyage a totalement changé notre manière de penser, notre vision du monde, et cela influencera inévitablement la suite de notre vie !