

Carnet de Voyage
Nouvelle Zélande - Ile du Nord (partie 1)
Apiculture sur la Péninsule de Coromandel
Après 11h de vol, 6h d'escale, 4 h de vol, et encore 4 petites heures en bus nous avons enfin foulé le sol des All Blacks! Nous avons troqué les cocotiers pour les fougères argentées, symbole de la Nouvelle Zélande.
On passera 3 mois ici, et nous débutons chez les kiwis du Nord, à Whenuakite pour être précis dans la péninsule de Coromandel. Cette région a tout pour plaire les amoureux de la nature, où les collines verdoyantes flirtent avec des forêts et les côtes sauvages. Ici les bâtiments dépassent rarement 2 étages (sécurité séisme oblige) alors les côtes ne sont pas encore polluées de resorts et autres villages touristiques. La nature domine et cela fait plaisir à voir!
Pour commencer nous découvrons l'apiculture chez Ivan et Irma pendant 3 semaines. Maartje avait entendu parler de ce couple lors d'un covoiturage, et vu que Vince rêvait de faire sa pizza favorite (chèvre-miel) du début jusqu'à la fin, ce plan tombait à pic! Quand nous les avons contacté ils n'avaient pas l'intention d'accueillir des voyageurs tout de suite car la saison et presque finie, mais nous avons su leur vendre du rêve ;-). Ivan et Irma sont des kiwis d'origine Néerlandaise (« Rhooo ils sont partout ces Néerlandais ! ») mais ils ont passé leur vie ici. Leur propriété fait 16 hectares et comprend de la forêt et des plantations de kiwi, un verger, une maison d'habitation en briques et en bois qu'ils ont construit eux même (même les briques et les planches), un hangar pour la miellerie, une petite caravane nous servant de chambre, quelques poules et canards et surtout 930 ruches. Ils sont quasi auto-suffisants et plutôt écolos: l'eau est extraite de la rivière, des panneaux solaires et un générateur fournissent l'électricité. Les sanitaires sont des toilettes sèches à la sciure de bois dans une cabane au fond du jardin (je vous entends déjà chantonner Francis Cabrel ...) et pour se doucher cela se passe dans le jardin, où a été installée une baignoire au milieu de la verdure servant d'abri. Mais auparavant il faut chauffer l'eau au feu de bois… Rustique n'es ce pas? Mais confortable tout de même.
![]() Vers Huhei | ![]() Lonely Bay | ![]() Chez Ivan et Irma |
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![]() | ![]() | ![]() Dans le jardin |
![]() Dansle jardin | ![]() Dansle jardin | ![]() Marché local |
![]() Anicenne mine d'or | ![]() | ![]() Entretien |
![]() 20160301_092924 | ![]() 20160301_083753 |
Nos premiers jours nous les avons passés à extraire du miel. Les étapes sont les suivantes: on sort les cadres une par une de leur hausse, on gratte la cire des bords avant de les introduire dans une presse, qui transperce les opercules de cire. Ensuite, elles passent dans une centrifugeuse qui expulse le miel, qui s'écoule alors à travers un filtre dans une grande vasque. Lorsque nous manipulons les cadres, malencontreusement, nous nous mettons du miel plein les doigts, ce qui nous oblige à déguster régulièrement cet or liquide! Mais il en reste assez pour remplir des bidons entiers. Nous nous sommes pris au jeu avec enthousiasme et dès le premier jour nous avons extrait 1000 litres de miel! Ce qui nous a valu les félicitations d’Ivan :-).
Les abeilles nous entourent en continu, mais nous nous habituons vite à leur présence. Elles sont comme les femmes: si on est calme et doux, elles vous laissent tranquilles. Par contre si on les brusque et on les agresse, elles piquent! Nous sommes plutôt à l'aise et du coup elles nous ont piquées que quelques fois. Pas si mal après en avoir côtoyé des milliers! A chaque fois Maartje ressemble à Elephantman pendant 3 jours mais cela finit toujours par passer. Les ruches, il ne suffit pas d’avoir des abeilles et extraire le miel, il y a tout un travail en amont ! Avec beaucoup de patience, Ivan et Irma répondent à nos milliers de questions, et nous expliquent les secrets du métier. Les jours suivant l’extraction, nous travaillerons avec Ivan et Mahia (oui oui cela se prononce Maya, non non ça ne s'invente pas!) et nous verrons donc comment diviser des ruches, comment vérifier si tout va bien (et rajouter de l’anti véroa dans le cas contraire), comment créer des reines, puis les introduire ensuite dans les ruches pour qu’elles repartent avec une nouvelle jeunesse. Tout cela se passe au milieu de la nature, sur des propriétés qui demandent des ruches pour favoriser la pollinisation de leurs plantations, nous offrant des vues panoramiques. Pas mal pour visiter hors des sentiers battus !
![]() La vie de la rûche | ![]() Extraction de miel | ![]() Extraction de miel |
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![]() Miel non filtré | ![]() L'or liquide | ![]() Emballage |
![]() Débroussaillage autour des rûches | ![]() Les rûches | ![]() Vérification des reines |
![]() Sa Majesté et ses disciples | ![]() Vérification des rûches | ![]() |
![]() La vie d'un cadre | ![]() La cire | ![]() Le pollen |
![]() Un mâle appelé drône | ![]() | ![]() pause déjeuner au "bureau" |
![]() pause déj au "bureau" avec Mahia | ![]() La vie en burka | ![]() Notre cadre de travail |
![]() Création de reines | ![]() Création de reines | ![]() La larve |
![]() La future reineNourrie à la gelée royale | ![]() Naissance d'une abeille | ![]() Naissance d'une abeille |
![]() Naissance d'une abeille | ![]() Les nouvelles reinesqui vont remplacer les anciennes reines dans les rûches | ![]() Cellules de nouvelles reines |
![]() Cellule de reine |
Nous apprenons plein de nouvelles choses : comment faire des murs et fondations en pneus recyclés, comment faire un mur décoratif en bouteilles de verre… Mais tout n’est pas toujours marrant, nous passerons également des heures à désherber sous la pluie, à déterrer des herbes coupantes les pieds bien enfoncés dans la boue. Mais ce n’est pas si grave, car chaque soir nous sommes récompensés par de délicieux repas préparés par Irma, différent chaque soir. De temps en temps, ils nous emmènent découvrir le coin. C’est comme cela que nous avons pu faire du kayak en mer (gratuitement !) pour découvrir un petit paradis au fond d’une grotte dans un rocher, et faire une rando de 5h30 pour atteindre le pic de Pinnackle et admirer la Péninsule à 360 degrés.
La pluie, parlons en un peu… (mais pas trop, sinon les parents de Vincent vont annuler leur venue en avril !) Il existe ici une plage appelée « hot water beach » car à un endroit bien précis il existe une source d’eau chaude. Il s’agit d’un spot bien connu dans les guides touristiques, et à marrée basse des centaines de personne arrivent avec leur petite pelle, espérant se creuser un trou et patauger dans l’eau chaude au bord de la mer. Et donc un jour de pluie, où nous avions passé des heures en extérieur à se faire rincer par une bonne pluie bretonne, Ivan propose d’aller à Hot Water Beach. Nous disons un petit oui, un peu à reculons, car le vent s’est levé, nous sommes déjà trempés et froids et franchement, aller à la plage et se mette en maillot de bain nous séduit pas tant que cela. Mais bon, Ivan est enthousiaste : « on sera peut être les seuls ! » et on se dit que mieux vaut y aller avec un expert et que c’est l’occasion. Nous voilà donc partis en bottes, la pelle sous le bras et avec 2 heures d’avance sur la marée. Nous nous regardons en se disant « on est complètement tarés, pourquoi on dit toujours oui ??? ». Arrivés sur place, nous ne sommes pas les premiers mais nous ne sommes pas (encore) nombreux. Pour se réchauffer, on commence à creuser comme des effrénés. Le but est de trouver le spot précis de la source d’eau chaude (naturellement à 65 degrés !) et une nappe d’eau froide, de faire une digue pour éviter que les vagues s’invitent dans le bain, et de faire un trou assez grand et profond pour s’allonger dedans. Après une heure, des groupes entiers de touristes sont arrivés, mais grâce à Ivan nous avions le meilleur emplacement et un bain digne de ce nom ! Nous ne sentions presque pas la pluie et le vent (surement parce que Maartje n'a même pas pris la peine d'enlever ses fringues déjà trempés) et finalement nous étions contents d’être là, plutôt original comme bain !
Nous arrivons à la fin des 3 semaines, et après bien profité de l'hospitalité d'Ivan et Irma, et après avoir mangé notre poids en miel il est temps de reprendre la route. Cela tombe bien, nous sommes attendus au nord d’Auckland chez nos amis Sam et Tess et leurs 3 enfants pour passer un peu de temps au sein de leur famille !
![]() Vers Whitianga | ![]() | ![]() |
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![]() Barbecue public gratuit | ![]() Barbecue public gratuit | ![]() Barbecue public |
![]() Barbecue | ![]() Sortie kayak en mer | ![]() |
![]() Grottes en kayak | ![]() | ![]() Paradis au bout de la grotte |
![]() Kayak en mer | ![]() Paradis au bout de la grotte | ![]() Paradis au bout de la grotte |
![]() Irma, Ivan, Maartje, Vince | ![]() Kayak en mer avec un barbu | ![]() Trop dur le Kayak! |
![]() Hot water beach sous la pluieA la recherche des sources chaudes | ![]() Hot water beach sous la pluieCreuser son trou pour prendre un bain chaud sous la pluie à la plage | ![]() Hot water beach sous la pluieBain chaud bien mérité |
![]() Rando des Pinnackles | ![]() Rando des Pinnackles | ![]() Vince avec un Kauri (arbre géant) |
![]() Rando des Pinnackles | ![]() Rando des Pinnackles | ![]() Rando des Pinnackles |
![]() En haut des Pinnackles | ![]() Rando des Pinnackles | ![]() Rando des Pinnackles |
![]() Détente à la plage | ![]() Tortillas maison avec hydromel | ![]() Tortillas maison avec hydromel |
![]() Dernier repas chez Ivan et Irma |
Immersion chez les Marshall
Notre nouvelle étape nous mène chez la Marshall family à Waitoki, à 30 min au Nord d’Auckland. La propriété fait penser à un ranch à taille humaine, entourée d’un paysage splendide, vallonné et vert, des prairies avec des vaches, chevaux, moutons et autres animaux de la ferme broutant paisiblement. Il y a également des poules, 3 chats et un chien. Bref, presque comme à la maison! La vraie aventure cette fois-ci consiste à ... intégrer une famille avec 3 ados !
Les kiwis en général sont réputés pour être accueillants, sympathiques, relax et faciles à vivre. On l’a ressenti dès notre arrivée dans le pays, dans toute leur manière de vivre (beaucoup de personnes se promènent pieds nus, même dans la rue ou au supermarché... et ce n'est pas une question de budget!) et même dans le langage. L’expression « oooh, should be right » (= oh, ça devrait le faire) traduit parfaitement cet état d’esprit et même nous, nous le glisserons régulièrement dans la conversation. Les Marshall confirment cette réputation et après quelques heures chez eux, on se sent presque comme à la maison.
Sam et Tess sont un couple d’une quarantaine d’années, très accueillants et chaleureux. Leurs enfants Logan, Brook et Grace nous attendent avec un grand sourire, ils ont bien l’intention de profiter de notre présence pour en faire le moins possible et tenter de nous faire faire leurs tâches habituelles. Même pas peur! Sam nous avait briefé, nous sommes parés. Logan a 17 ans et fait une école pour devenir réalisateur de films. Brook a 16 ans et il est passionné par le foot. Grace, 11 ans, est une grande fan de Paris (avec l'accent "so French" s'il vous plaît!) et elle a plus de tours Eiffel dans sa chambre qu’un vendeur à la sauvette. Le premier soir à table, nous galérons à suivre la conversation ultra rapide en anglais. On se regarde avec de grands yeux, tentant de comprendre le sujet. Mais après 3 semaines, on arrive à parler familier comme les djeuns (enfin presque).
Sam nous a demandé il y a quelques jours la grande question qu’on nous pose souvent : « qu’est ce que cela vous apporte de voyager ? ». Nous pourrions vous en parler pendant des heures, et les réponses évolueront certainement au cours de voyage selon les aventures vécues. Pour l’instant, le voyage consiste notamment à nous « ouvrir l’esprit » et découvrir d’autres cultures et manières de vivre. Ci-dessous quelques extraits.
![]() La Marshall family | ![]() La Marshall family | ![]() La Marshall family |
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![]() | ![]() Jolie vue d'Auckland | ![]() |
![]() Concours de sable Orewa | ![]() Concours de sable Orewa | ![]() Préparation du bois pour l'hiver |
![]() Préparation du bois pour l'hiver | ![]() oups, petit raté | ![]() Préparation du bois pour l'hiver |
![]() La propriété des Marshall | ![]() Miam c'est Pâques! | ![]() La chasse aux oeufs des enfants |
A notre deuxième jour ici, nous voulons nous rendre utile et aider à préparer le bois pour l’hiver. On s’amusait bien, Vince gérait la nouvelle scie circulaire, les rondelles de bois volaient dans tous les sens. Musique sur les oreilles, sourire aux lèvres, jusqu’à ce que Vince finisse par en couper un peu trop... Bon, il a encore ces 10 doigts, mais un petit tour aux urgences s’impose. Cela nous vaut une nouvelle expérience : découvrir les soins médicaux en Nouvelle Zélande ! Nous ne sommes pas déçus, la prise en charge et le service est super, le personnel est jeune, dynamique et sympathique (comprendre pleiiiin de charme ;-) ). Au point qu’il ne veut plus rentrer et passe un petit séjour entouré de jolies infirmières, à boire son petit thé toutes les 2 heures…
Pendant ce temps là, Maartje s’exerce à la conduite « du mauvais côté » ! Vous vous rappelez de cette sensation, lorsqu’on conduit pour la première fois tout seul juste après avoir obtenu son permis ? Un peu effrayant n’es-ce pas ? Eh bien, elle ne faisait pas la fière au volant du van, sur les routes chargées direction le centre d’Auckland ! Les voitures arrivent de partout, il faut se concentrer pour bien aller du mauvais côté de la route à chaque croisement, à bien prendre le rond point à l’envers, à bien doubler par la droite… Finalement on s’habitue vite à prendre des mauvaises habitudes, même si on active encore régulièrement les essuie-glaces à la place des clignotants (eh oui, ça aussi c est inversé !).
Un soir où les enfants sont de sorti, nous décidons de nous faire un petit resto indien tous les quatre. Au moment de rentrer dans le resto, Sam et Tess ont chacun une bouteille de vin sous le bras… Avec Vince, nous nous regardons incrédules ! Vous vous imaginez en France, dans un bon resto, ramener votre bouteille et demander au serveur de vous l’ouvrir et d’apporter les verres ? En fait, cela s’appelle BYO (Bring Your Own = Apportez le vôtre) et c’est une pratique assez courante. A l’origine, avant les années 1950 et en remontant jusqu’au milieu du XXe siècle, période où les lois sur l’alcool sont très répressives dans divers pays anglo-saxons, ces initiales signifient autre chose : « Bring Your Own Basket », « apportez votre propre panier ». Cette expression ambiguë peut laisser à penser, à quiconque n'étant pas dans la confidence, que l’on parle d’une simple invitation à un pique-nique, mais le sens est caché et la signification toute autre : il n'y a pas de risque, vis-à-vis de la loi, à amener son propre alcool, lors de l’évènement. De nos jours, certains restos le permettent et font payer un droit de bouteille, mais de cette manière la sortie au resto reste tout à fait abordable.
Vous ai-je parlé de Billy, Teddy, Helga et Heidi ? Il s’agit des 4 vaches de la famille. Elles maintiennent les prairies et grossissent gentiment, en attendant de passer à la casserole. Actuellement nous mangeons Darcy justement, qui était délicieux en Bœuf Bourguignon ! Les poules n’ont pas de nom, elles sont trop nombreuses. Tous les jours, nous prenons soin de nos poulettes, apprenons tout sur leur fonctionnement (vous saviez qu’elles sont super mesquines entre elles ? elles passent leur temps à attaquer les plus faibles et les nouvelles ! on se croirait dans la cour de récré au collège…). A notre grand plaisir, une poule a donné naissance à deux poussins, un jaune et un gris. C’est trop marrant à voir évoluer ! Nous avons passé nos derniers jours à leur construire un poulailler de près de 200 m2 digne d’un palace ! On devait également apprendre à plumer des coqs mais les trois semaines ici sont passées trop vite. Il est temps pour nous de profiter du dernier repas de Pâques avec la Marshall family et d'accueillir dès lundi Vince's family!
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