

Carnet de Voyage
Australie - De Cairns à Hervey Bay
Le soleil brille sur Port Douglas, un peu trop même ! On colle à nos draps la nuit, on transpire dès que le soleil se lève, on sue à grosses gouttes dès que l’on fait plus de 10 pas… et ça ce n’est pas notre « truc » ! En effet, l’été commence à pointer le bout de son nez dans la région Nord-Est de l’Australie et on commence méchamment à griller ici ! Nous sommes des « solar travellers » comme on les appelle ici (voyageurs qui suivent le soleil) mais nous préférons passer notre tour et sauter l’été. Au cours de cette nouvelle étape, nous commençons donc à descendre la côte Est de l’Australie. Mais ne vous inquiétez pas pour notre bronzage, même au printemps, tartinés de bonnes couches de crème solaire indice 50+, il fait en moyenne 30 degrés et notre bronzage reste impeccable ;-)
Nous aurions presque pu intituler ce chapitre de voyage « les animaux bizarroïdes et en voie de disparition autour du monde ». Ces dernières semaines, à travers des plongées sous-marines, des randos dans les parcs nationaux, des ballades au bord de l’eau, nous avons croisé le chemin de plus d’un animal qu’on ne risque pas de croiser en Europe ! Envie d’en savoir plus ?
![]() Lagoon de Cairns | ![]() Art à Cairns | ![]() |
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![]() | ![]() La vie en van! | ![]() Mécano attitrée |
Avant de reprendre la route qui nous sépare de Brisbane, nous embarquons sur une croisière de plongée de 4 jours sur la Coral Sea. Il s’agit d’une portion de la Barrière de Corail au Nord bien moins accessible car plus éloignée des côtes et donc plus protégée et authentique. Seul deux compagnies de bateaux vont dans cette zone réputée être splendide. Le prix est en conséquence, et donc seuls les vrais passionnés de plongée se laissent tenter. On ne résiste pas bien longtemps au programme : vol d’une demi-heure dans un petit coucou au dessus des côtes pour rejoindre Lizard Island, où nous attendra un bateau pour embarquer 4 jours et 4 nuits à bord, faire 15 plongées sur des spots différents et uniques presque à chaque fois, manger 6 repas par jour, n’avoir rien à faire d’autre que de profiter de la vie, dans une bonne ambiance détendue garantie. Dès le premier jour, nous avons énormément de chance avec les conditions météo qui nous offre une mer d’huile parfaite « à faire pleurer les voileux » et une visibilité exceptionnelle pour plonger. Nos journées commencent à 6h30 et bizarrement, nous n’avons aucun mal à sortir de notre couchette, tellement que nous sommes excités par la belle série de plongées qui nous attend. Fraîchement réveillés, lors d’une plongée dérivante sur Osprey Reef, nous nous laissons porter par le courant. C’est une sensation très agréable de se laisser glisser, le cœur léger, comme une impression de flotter dans l’espace. Devant nos yeux défile un mur aux couleurs resplendissantes, animé de bancs de poissons de toutes les tailles. Tout un banc de Mérou Napoléon nous regarde passer. Le mur disparaît dans les abymes, sous nous s’étend plus de 1000m de profondeur… (non, cela ne fait pas peur tant qu’il nous reste de l’air dans la bouteille !). On est émerveillé, quelle sensation d’infini ! Quelle pureté ! Et surtout, on se sent tout petit face au décor qui défile… Pas eu le temps de capturer cet instant en images, on s’est juste laissé porter.
La seconde plongée sur ce même récif consiste à un nourrissage de requins. Cette pratique peut sembler un peu « contre nature », mais tant que cela reste exceptionnel et avec des mets qu’ils mangeraient par eux même aussi, disons que c’est un peu dimanche pour eux ! Tous les plongeurs sont assis en cercle à une quinzaine de mètres de profondeur. Une cage remplie de têtes de thons est posée sur un grand rocher au centre. Alléchés par l’odeur, une vingtaine de requins à pointe blanche, à pointe grise et autres gros prédateurs commencent à roder autour. Puis la cage s’ouvre… et là, c’est la frénésie ! Ils se bastonnent les morceaux de thon sous notre regard médusé. Petit rappel, ces requins ne mangent que du poisson et ne sont pas du tout intéressé par la chair de plongeurs parfum néoprène. Nous restons juste tranquillement assis pour éviter un coup de dent malencontreux lors de la bataille. Pour le coup, nous sommes juste contents de ne pas être des thons !
Les images ne rendent pas justice à la beauté, mais cela donne déjà une petite idée...
![]() Survol pour rejoindre Lizart Island | ![]() Survol des côtes et Daintree | ![]() Spirit of Freedom |
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![]() Départ en plongée | ![]() | ![]() Plongeurs heureux |
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Lors d’autres plongées nous nous sentons tantôt comme des explorateurs à traverser des grottes, des caves ou à approcher une épave ; tantôt dans un monde féerique à arpenter des canyons avec du corail ressemblant à des champignons géants. Vincent se prendra un coup de boule par un vaillant poisson clown (=Némo) défendant son anémone contre un ennemi inexistant (son propre reflet dans le masque de Vince !). Petit conseil, ce n’est pas bon de trop rigoler sous l’eau, cela fait entrer de l’eau dans le masque et on utilise plus d’air… Mais c’était hilarant !
Durant la journée, tout est paisible et serein sous l’eau. On n’entend pas un bruit sauf les bulles d’air que l’on expire. Les requins et autres prédateurs passent la majorité de leur temps à dormir, les bancs de poissons passent au ralenti. Les petits poissons ne s’éloignent jamais bien loin du corail et des plantes. On se croirait vraiment dans le dessin animé « Le monde de Némo » ! Puis arrive la nuit… et là c’est autre chose ! Avec une torche à la main, nous descendons par petits groupes dans cette mer noire. Les petits poissons se cachent comme ils peuvent au milieu du corail, et si on a le malheur de les éclairer avec notre torche, les gros prédateurs en chasse les bouffent tout rond ! Marie se sentira tellement coupable d’avoir accéléré leur destin, qu’elle éclairera plus que les requins pour tenter de laisser la vie sauve aux petits.. En gros, la nuit tous les gros poissons sont bien réveillés et en chasse ! C’était encore une autre expérience palpitante.
Vous l’aurez compris, chaque plongée est encore plus merveilleuse et excitante que la précédente ! L’océan, ce magnifique et immense « aquarium » n’en finit pas de nous éblouir. Nous aurions aimé vous faire rêver davantage avec les photos mais elles rendent bien moins bien que la réalité. Quelque part, tant mieux, si moins de personnes sont tentées d’aller plonger, cela laissera la nature plus intacte pour nous ! Bref, après 4 jours d’un tel rythme, nous n’avons qu’une hâte : retourner sous l’eau ! Cela tombe bien, on a une autre superbe journée plongée prévue prochainement… Déjà que nous en prenions plein les yeux sur terre, c’est frustrant de se dire qu’on n’a qu’une vie pour découvrir une infime partie de la planète.
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Notre prochain spot de plongée se trouve à Ayr et nous avons 4 jours pour le rejoindre. Nous traversons les Tablelands dont les paysages sont dignes du Morvan, avec des collines verdoyantes et des chutes d’eau. Un arrêt s’impose à Mission Beach, un village connu pour les Casoars qui peuplent la forêt tropicale en bordure. Saviez vous que ces animaux majestueux existaient déjà à la période des dinosaures ? C’est incroyable non ? Quand on arpente la forêt tropicale à la recherche de la « bête » vieille comme le monde, on se croit presque dans Jurassic Parc (mais en moins flippant). Vu la densité (une quarantaine dans une région pas très grande) nous avons plus de chances d’en apercevoir. Des kilomètres de marche plus tard, nous commençons à douter de leur présence, mais pas celle des moustiques qui nous dévorent tout cru… Vincent en a fait une vraie mission (haha) et nous lève à 6h du matin pour continuer l’exploration de la région. Et la persévérance payera ! On aura la chance d’en apercevoir ! Les petits casoars ont l’air de porter des pyjamas rayés d’arbitres, et ce sont les pères qui veillent sur eux. Vince en croisera un de bien près car il se trouvait pile sur son axe. Malgré qu’ils n’aient pas l’air de dinosaures aux dents aiguisés, il n’a pas fait le malin pour autant!
Nos amis Pedro et Carolina nous ont rejoints à Ayr pour plonger sur l’épave le SS Yongola. Il s’agit d’un navire à vapeur construit en 1904 en Angleterre. Une petite merveille à la pointe de la technologie navale de l’époque, le bateau a battu le record de rejoindre l’Australie en 54 jours. Son but était le transport de passagers et de denrées alimentaires le long des côtes australiennes, car à l’époque les routes n’ étaient pas encore très développées et le train n’allait pas partout. Pendant des années il transportait avec succès la haute société de Sydney à Cairns. En 1911, un ouragan a eu raison du bateau. Malgré les recherches énormissimes mises en place, le SS Yongola a disparu sans laisser de traces… Près de cinquante ans plus tard, après la Seconde Guerre Mondiale, la Navy nettoyait cette zone d’obus et autres missiles japonais, et c’est par hasard qu’ils ont trouvé l’épave, qui refermait encore les ossements des 122 passagers et autres trésors. Le bateau a été pillé depuis, puis la nature a repris le dessus. Il s’agit maintenant de l’habitat de milliers de poissons et plantes variées. La loi interdit d’entrer à l’intérieur de l’épave depuis que des plongeurs irrespectueux ont embarqué des ossements humains « en souvenir » et se sont fait pincer à la douane… Ce n’est pas une plongée « facile » car le site se trouve à une demi-heure de hors-bord des côtes (qu’on fera à 12, à rebondir sur les vagues avec ACDC à fond) ; puis il y a pas mal de courant et une mauvaise visibilité. Mais nous ne serons pas déçu, nous allons croiser de superbes poissons, une tortue, des raies, des serpents-olive bien venimeux, et surtout notre premier requin-guitare ! Avec Vincent, nous plongions par paire, et il était occupé à prendre des petits poissons en photo. Puis tout d’un coup je vois un animal imposant venir dans notre direction ! Vu que sous l’eau nous ne pouvons pas parler je tente de lui expliquer avec les mains que j’ai vu un « truc » croisé requin, croisé raie, je n’ai aucune idée dans quoi le classer. On fonce à sa rencontre et on tombe nez-à-nez avec cette merveille de la nature, dont personnellement je ne connaissais même pas l’existence… ! Je vous avais prévenu, on n’a pas fini d’être émerveillés.
![]() Plongée sur SS YongalaAvec Pedro et Carolina, nos amis portugais | ![]() Serpent olive | ![]() Requin guitare |
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![]() Requin guitare | ![]() Requin guitare | ![]() |
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![]() | ![]() Mission Beach | ![]() Mission beach |
![]() CHerchez Charlie le walibi | ![]() Walibi | ![]() représentation d'oeufs de casoars |
![]() Casoar adulte | ![]() | ![]() Empreinte de casoar |
![]() Forêt tropicale | ![]() Mission Beach | ![]() Koala |
![]() | ![]() Flying fox (renard volant) | ![]() |
De retour sur la terre ferme, nous prenons la route pour aller à la rencontre d’ornithorynques. Vous voyez ce que c’est ? En gros, cela ressemble à un petit castor avec un bec de canard. Là encore, je croyais que cela n’existait que dans les dessins animés, et qu’ils avaient disparus depuis belle lurette. Ils vivent dans les montagnes dans des cours d’eau cristallins, et adorent tout particulièrement les criques avec quelques arbres tombés dans l’eau. Là où nous nous rendons, au milieu d’un Parc Naturel, il y a également beaucoup de tortues d’eau douce, beaucoup moins timides. On en verra des dizaines, contrairement aux ornithorynques donc on apercevra juste quelques uns, et juste quelques secondes. L’animal fait une trentaine de centimètres, et part à la pêche au lever et coucher du jour. Il passe à peine 10 secondes à la surface pour en passer plus de 30 sous l’eau, et ressortir à un autre endroit. Mais armés de patience, nous avons eu la chance d’en voir quelques uns.
N’ayant pas encore notre dose d’animaux, notre prochain arrêt est à Hervey Bay, au nord de Brisbane. Ce spot est fameux pour ses excursions en bateau pour apercevoir les baleines à bosses. La baie est protégé par l’île de Fraser Island donc les mères viennent là pour apprendre la vie à leurs petits. On aperçoit une dorsale au loin, puis des nageoires encore un peu plus loin, on scrute encore et on en voit une sauter hors de l’eau ! Le bateau s’approche, puis les baleines les plus curieuses viennent tourner autour de nous. Les petits, assez joueurs s’approchent vraiment très près ! On retient tous notre souffle lorsqu’une d’elles passe sous le bateau pour en ressortir juste à côté ! Ce n’est pas la première fois que nous allons voir les baleines, mais c’est toujours aussi magique ! Cet animal est tellement gigantesque.
Le monde animal est bien plus rigolo que le monde humain. On dirait que Mère Nature s’est amusée à créer des animaux en mixant tout ce qui lui passe par la tête. « oh tiens j’aime bien les requins, mais aussi les guitares ! Que choisir ? Paf ça fait un requin guitare ! Puis que choisir entre les castors et le canard ? Paf ça fait un ornithorynque ! On croise donc des animaux plus étranges les uns que les autres, le meilleur « croisement » survivant plus longtemps que les autres. La nature est merveilleusement créative !
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La dernière étape de ce chapitre du voyage nous amène sur Fraser Island. Cette île australienne qui est la plus grande île entièrement et uniquement faite de sable, s’étendant sur 120 km de long et 25 de large. Elle est recouverte d’une forêt tropicale, et c’est relativement rare qu’une telle forêt ait réussi à se développer sur juste du sable. Cette île est fameuse car elle est l’habitat naturel de dingos, des chiens sauvages. On trouve des dingos également à d’autres endroits en Australie, mais ici ils sont pure race. Animaux relativement timides et totalement sauvages, ils sont difficiles à apercevoir et à notre grand regret nous n’aurons pas de chance cette fois-ci. Nous aurions voulu passer 2 jours sur l’île et camper, mais l’île est une attraction touristique majeure, et étant donné que nous sommes en pleines vacances scolaires australiennes, nous arrivons seulement à dégoter une place pour une excursion à la journée dans un bus 4x4. A un rythme effréné, nous verrons une épave sur la plage, traverserons la forêt, aurons un explosé complet de tous les points d’intérêt des lieux et nous roulerons à vive allure sur la plage, enfin quand nous ne sont pas embourbés ! Tout cela ravive des souvenirs du 4L Trophy, et nous espérons juste que nous n’aurons pas à faire « la danse de chameaux » au bus, légèrement plus lourd et imposant qu’une Renault 4L… Une des particularités de l’île est le Lac McKenzie avec ses nuances de bleu turquoise et ses baies de sable blanc. Là, vous êtes sensés vous dire que j’ai dû faire une erreur, car comment une île seulement composée de sable peut elle emprisonner de l’eau dans un lac ? En temps normal, le sable ne laisse-t-il pas filtrer l’eau ? Le secret est que sur cette colline de sable un creux s’est crée avec les milliers d’années, et les feuilles des arbres se sont posées en couches successives, créant une sorte de liner naturel. L’eau de pluie est par conséquent capturé à l’intérieur du creux et ne s’écoule que doucement par des creek et petites rivières. Cela apporte de l’eau douce et cristalline, ce qui a permis à de nombreuses tribus aborigènes de vivre ici paisiblement pendant des générations et des générations.
Sur notre route nous nous arrêterons à Airlie Beach pour faire une excursion à la journée en bateau pour voir les Whitsundays, des îles au sable blanc, laissant apparaître à marée basse des couleurs irréellement belles! Nous voulions favoriser le tourisme vert en prenant un voilier, mais manque de bol il y avait pétole et nous avons passé la journée au moteur! (qui a fini par tomber en panne, on n'était pas loin de finir à la rame...). Cette journée a été riche en rencontres avec d'autres backpackers. Les belles rencontres animent le voyage, nous nous attarderons donc ici 3 jours de plus! Après des jolies ballades, des bonnes rigolades, des barbecues et de la baignade, chacun reprendra sa route, en se promettant de se retrouver plus tard, quelque part sur la planète...
Pour la suite, nous décidons de nous arrêter quelques temps dans la région de Brisbane pour faire du volontariat. Ce voyage, nous le faisons notamment pour découvrir le monde, vivre autrement, apprendre des pratiques et des techniques nouvelles et nous ouvrir l’esprit. Alors il est temps de retourner à l’apprentissage ! Nous vous dirons de quoi il s’agit prochainement…
![]() Whitsundays | ![]() Whitsundays | ![]() Whitsundays |
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![]() Whitsundays | ![]() Plage pour nous à Whitsundays | ![]() Excursion en bateau |
![]() Voile par pétole... | ![]() Epave sur Fraser island | ![]() Lac McKenzie à Fraser |
![]() Castor junior notre guide sur Fraser | ![]() | ![]() Airlie Beach |
![]() Sofia et Henny, les suédoises | ![]() Uno par temps pluvieuxEquipe internationale avec Sara et Alessandro les italiens, Célia et Marine les françaises | ![]() Barbecue à Airlie BeachSofia, Maartje, Célia, Henny, Marine, Sara, Alex et Vince |
![]() Rainbow Beach | ![]() Sand Blow à Rainbow Beach | ![]() |
![]() Sand Blow à Rainbow Beach | ![]() |