Comme prévu, la remorqueuse nous emmène à Camooweal à 130km de là, la plus grande ville du coin avec ses 310 habitants ! C’est dimanche alors il dépose la voiture sur un parking, sous un arbre pour qu’on ait un peu d’ombre. Officiellement nous n’avons pas le droit de camper là, mais on ne pourra pas bouger de toute manière, alors on se permet ce petit écart. La note des réparations risque déjà d’être salée alors nous n’avons pas envie de payer plusieurs jours de camping en prime. Vu que nous avons du temps à tuer, nous passons au camping pour demander s’ils n’ont pas besoin de main d’œuvre. Les propriétaires fort sympathiques ont de la peine pour nous et nous accueillent bras ouverts. Ils nous donnent une chambre avec salle de bains commune, trois repas par jour (libre choix de tout ce qu’il y a sur la carte !) et accès à la piscine, contre 2/3 heures de main d’œuvre par jour. Le travail consiste à nettoyer les blocs sanitaires et arroser la pelouse, cela risque pas de nous casser un ongle ! Et on peut rester autant de temps qu’on le souhaite. Qu’est ce que ça fait plaisir tant de générosité ! Bonne surprise, le van a été réparé en une journée, et le mécano a fait une erreur/remise commerciale de calcul sur la note, elle n’est même pas si salée. On s’attendait à pire alors on se sent même chanceux ! Le seul hic… on n’avait pas encore envie de partir, nous ! Alors on décide de rester la semaine, on reprendra la route plus tard.

Jadis, Camooweal était sur un axe important entre la côte Est à Darwin où passait le bétail, mené par les cowboys. Dans la petite ville se trouvait une des rares boutiques sur le chemin, ainsi qu’un pub. Cela permettait aux hommes de se ravitailler en denrées alimentaires et rhum, de se ressourcer une nuit pendant que le troupeau se reposait dans un endroit sécurisé. Un arbre au milieu de la rivière servait de «boîte aux lettres », des messages étant accrochés aux branches pour les copains qui passeraient sur la route. De nos jours, le bétail est transporté dans des énormes road-trains, mais il semblerait que c’est bien le seul changement qu’a connu la ville ! Dans cette ambiance digne d’un western, nous avons visité les caves du coin à bord du 4x4 de la police (qui était super content de nous servir de guide vu le peu de boulot qu’il avait), nous avons croisé des kangourous se reposant à l’ombre d’un arbre, nous avons bien sympathisés avec les habitants et fait du bootcamp (entrainement sportif) ensemble. Pour clôturer notre semaine, nous avons bien rigolé en participant à un tournoi de billard au bar. Bizarrement, même pas besoin de nous présenter, le bouche à oreille marche du tonnerre ici, tout le monde nous connait déjà ! On décline une invitation de partie de chasse nocturne aux kangourous et on finit tout de même par reprendre la route pour traverser la savane australienne jusqu’à Cairns.

Il reste 1500 km, cela prendra plusieurs jours où le paysage ne change que très peu. On croise des vaches, des kangourous, des aigles, des termitières, mais peu d’humains. Le van a retrouvé une nouvelle jeunesse, et même s’il est plus agréable à conduire, la route est tout de même ennuyante ! En s’approchant de la côte, on reçoit les premières gouttes de pluie… puis au détour d’un virage nous découvrons des collines à perte de vues avec des prairies, toujours autant de vaches et de la verdure ! On ne se rappelait plus que cela existait ! Nous voilà sur la côte, entre l’océan et la forêt tropicale !  Cairns nous voilà ! On sent que cette région va davantage nous plaire…